Le photographe du Bassin et des aurores boréales

Jean-Philippe Bellon

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Jean-Philippe Bellon

Photographe

Jean-Philippe Bellon photographie le Bassin d’Arcachon avec un regard patient et attentif. Personnalité discrète et passionnée, il capture des instants où la lumière et les éléments transforment le paysage, révélant la beauté parfois insoupçonnée de ce territoire. Au-delà de son travail personnel, il aime transmettre. Enthousiaste lorsqu’il parle des cours qu’il donne, des voyages qu’il organise. Il partage avec générosité son approche, soucieux de la précision et du bon usage du matériel, il accorde une grande importance aux réglages, à la composition et à la maîtrise de la lumière, des éléments essentiels selon lui pour réussir une image. Sans l’avoir vraiment cherché, son travail a trouvé un large public sur Instagram. Son compte, suivi par des milliers de personnes, est devenu une vitrine de ses clichés du Bassin, preuve que son regard unique sur ce territoire résonne bien au-delà des frontières locales. Je le rencontre en février, lors d’un échange en vidéo-conférence, et il nous a raconté son parcours, son attachement au Bassin, son envie de partager sa passion et cette envie constante de capter et de faire découvrir ces moments uniques.

19 février 2025 – Bordeaux

Si vous deviez vous résumer en cinq dates ?

  • 15 septembre 1985 : Naissance.
  • 21 septembre 2014 : Naissance de ma fille, un événement qui m’a fait redécouvrir la photographie.
  • 2 février 2016 : Lancement de ma boutique en ligne.
  • 15 octobre 2018 : Naissance de mon fils.
  • 19 novembre 2020 : Passage à la photographie à plein temps.

Comment êtes-vous devenu photographe professionnel ?

J’ai toujours eu un appareil photo en main, cela vient de mon grand-père. Mais c’est à la naissance de ma fille que je me suis réellement replongé dans la photo, en me concentrant sur le paysage. J’ai commencé en autodidacte, en apprenant à travers des plateformes comme Flickr ou 500px. Pendant sept ans, j’exerçais la photographie en parallèle de mon activité de développeur web, jusqu’à la crise du Covid qui m’a poussé à faire un choix. Depuis 2020, je vis exclusivement de la photographie.

Quelle est votre approche de la photographie ?

Mon travail repose sur une rigueur technique et une approche factuelle, ce qui me permet d’être sûr du résultat que j’obtiens. Chaque photo est le fruit d’une préparation minutieuse et d’une maîtrise des réglages.

Comment la technologie, notamment les drones, a-t-elle changé votre métier ?

L’intégration des drones a été une vraie révolution. Avant, les prises de vue aériennes étaient réalisées en ULM, ce qui était extrêmement coûteux. J’ai acquis mon premier drone en 2020, et cela a ouvert de nouvelles perspectives créatives. Toutefois, la réglementation était très stricte : il fallait être pilote d’ULM pour piloter un drone professionnellement. Depuis 2022, les règles ont évolué, mais cela reste très encadré. Il faut déposer des plans de vol et autorisation avant de faire des prises de vue en drone. Mon drone pèse plus d’un kilo, il peut entraîner le crash d’un avion ou d’un hélicoptère en cas de collision.

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Quel regard portez-vous sur les réseaux sociaux dans votre activité ?

La photographie est parfois nivelée vers le bas pour maximiser l’engagement. Le vol d’images est aussi un problème majeur, même si des outils comme Pixtrack permettent de traquer leur utilisation commerciale.

Comment vivez-vous de votre activité de photographe ?

Je diversifie mes sources de revenus :
Mariages
Cours de photographie : un tiers de mes revenus en été, avec des sessions collectives sur le Bassin.
Reportages pour entreprises : portraits corporate, reportages industriels.
Voyages photo : organisation de stages aux Lofoten (Norvège).
Vente de tirages d’art

Pouvez-vous nous parler de vos voyages photo, notamment en Norvège ?

Les participants apprennent à lire et analyser leurs images tout en découvrant une région magnifique. Nous dormons sur place, les repas sont pris ensemble. L’expérience est unique, et la majorité des participants sont des élèves ayant déjà suivi mes cours. Cette année, nous augmentons le nombre de dates proposées. La Norvège c’est encore très sauvage donc cela crée un environnement propice à un stage photo avec une luminosité incroyable.

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Votre travail est-il exclusivement centré sur le Bassin d’Arcachon ?

Non, même si c’est mon terrain de jeu principal. J’ai réalisé des reportages ailleurs, notamment pour un projet de livre sur la conception d’un avion à hydrogène. Ce projet m’a amené à faire du portrait corporate, du reportage en studio mobile et de la photographie industrielle. C’est la diversité du métier qui fait son charme.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que photographe professionnel ?

Des anecdotes de terrain ?

J’adore explorer le Bassin, souvent accompagné d’amis ostréiculteurs. Une nuit, nous étions partis photographier la Voie Lactée aux cabanes tchanquées. Nous avions prévu d’y passer la nuit pendant la marée basse, mais la météo a tourné et il était impossible de faire la moindre image. C’est très long une nuit sur un bateau à deux à ne rien faire. Nous avons dû improviser avec du light painting en drone. Ces moments d’incertitude font partie du charme de la photographie

Quels sont vos projets futurs ?

Je compte développer encore mes voyages photo et continuer à transmettre mon savoir.

Un dernier mot pour les passionnés de photo ?

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